Les déchèteries

Au temps des dinosaures, lorsque j’étais encore parisienne, on mettait des petites poubelles en zinc sur le trottoir et elles étaient ramassées tous les jours. Je n’ai jamais connu de grèves.

Chez ma grand-mère ; on jetait les détritus au fond du jardin mais les matières plastiques n’existaient pas.

J’ai habité 15 ans à la campagne. Il y avait un « trou à ordures » où on pouvait venir récupérer ce que les autres avaient jeté. C’est ainsi que j’ai ramené des bocaux et le seau à charbon de ma voisine, très surprise de retrouver le dit-seau chez moi.

Et puis, ce sont les temps modernes. D’abord les sacs en plastiques qui se retrouvaient éventrés, puis les containers qui n’ont quelquefois pas d’endroit pour être rangés. A Romilly, dans certaines rues, ils restent sur le trottoir. En arrivant à Plancy, j’ai connu la déchèterie (qui nous oblige à avoir une voiture) et j’ai posé la question au maire au sujet des monstres qui n’étaient plus ramassés. Il m’a répondu que je n’avais qu’à téléphoner à la mairie pour avoir de l’aide. Et voilà que j’ai voulu me débarrasser d’un lit sans le remplacer. On m’a dit qu’il fallait que je me débrouille et ma fille a été obligée de le scier !

La déchèterie a accepté deux petites souches en nous avertissant qu’il ne fallait pas en amener de plus grosses. Le gros problème a été de se débarrasser d’une capsule de butane jetable : pas dans la poubelle, pas à la déchèterie. Un commerçant voyant notre embarras l’a mis dans sa poubelle malgré l’interdiction.

A Romilly, j’avais mis sur le trottoir de grosses briques en plâtre. Les éboueurs n’en n’ont pas voulu. Mon voisin me les a fait enlever par des employés communaux contre une bouteille de pastis. J’ai retrouvé mes briques quelques jours après dans un fossé.

Il n’est pas surprenant qu’il y ait tant de décharges sauvages.